Grande période de soldes en janvier !




Mais pas sur les soins de santé.

À l’aube de cette 5ème vague, nous avons peur. 

Vous devriez avoir peur (Nous avons peur)  car nous savons que nous allons encore devoir soigner avec des effectifs de moins en moins importants, faire des heures à n’en plus finir, puiser dans nos réserves, grappiller dans nos dernières ressources… et avoir cette amère impression de ne pas pouvoir soigner comme il se doit.

Nous avons davantage peur aujourd’hui car le gouvernent aurait décidé de parier sur l’immunité collective. Il joue avec le feu au risque de saturer les soins de santé et nous seront aux premières loges pour le voir s’embraser (ou pas). Si nous rentrons dans cette phase d’urgence, il a été établi que les patients covid n’auront plus la priorité. Cela nous fait une belle jambe, comme si notre priorité n’avait pas toujours été de soigner sans distinction… Voilà encore un exemple de mesures superficielles qui nous détournent des réels problèmes et nous éloignent plus encore des solutions. 

Nous aurions reçu de l’argent, beaucoup parait-il ! Mais nous avons beau chercher dans les couloirs de nos institutions, nous ne le trouvons pas. Nous avons vérifié nos poches, rien non plus. Elles ne se remplissent toujours pas à mesure de nos compétences, à mesure des efforts fournis, à mesure de la pénibilité.

5.000 postes auraient été créés pour augmenter le personnel soignant dans les hôpitaux, parait-il !  Mais nous avons regardé autour de nous, nous ne les trouvons toujours pas.  C’est malheureusement ce qui arrive quand une profession est rendue si peu séduisante. Ces postes créés restent vides. Vides de sens également pour les 28.000* aides soignant.es et 20.000* infirmier.ères diplômé.es dans le passé qui ne pratiquent pas, dégouté.es pour la plupart par les conditions de travail. Si certain.es ne veulent pas nous rejoindre, à présent, comment persuader celles et ceux qui sont encore là de rester? Le futur nous inquiète tout autant car encore faut-il motiver la relève. 

Cependant, nous continuerons à faire notre job… et plus encore. 

« Notre profession pourrait être pratiquée par toutes et tous », parait-il ! Ce n’est pas nous qui le disons mais eux. Nous parlons évidement de ces personnes qui ont les grands pouvoirs, ceux d’élaborer des réformes inefficaces et imposer de fausses mesures. C’est ce qui arrive quand on ne se réfère pas aux professionnels du terrain.  

Mais soyons "positifs" et tous ensemble convergeons vers des soins de qualité et vers des ressources en personnel qualifié en nombre. Nous encourageons nos dirigeants politiques qui ont l'habitude de cumuler des mandats et des postes à venir grossir nos rangs et éprouver notre quotidien bénévolement pour ne pas les mettre en défaut il va de soi. 

Gardons notre courage, notre force est notre nombre grandissant qui quitte la masse silencieuse !

Le personnel soignant est essentiel pour des soins de santé de qualité. Alors nous appelons le gouvernement à ne plus les solder. 


*Source SPF Santé


Partager sur :