Proposition d’amélioration de la politique en matière de soins infirmiers à domicile

Madame, Monsieur le/la décideur(e),

Suite aux événements récents et aux débats publics concernantles soins infirmiers à domicile, nous souhaitons, en tant que représentants du secteur, formuler quelques recommandationsconstructives afin de renforcer la politique et de préserver la confiance dans le secteur des soins.

1. Éviter la stigmatisation collective

Il est essentiel de ne pas généraliser des cas individuels de fraude à l’ensemble de la profession. La grande majorité des infirmier·ère·s à domicile travaille avec engagement, intégritéet professionnalisme. Des mesures collectives risquent de nuire au moral et à la confiance dans le secteur.

2. Actualiser et objectiver la réglementation

Rendez les outils d’évaluation, tels que l’échelle de Katz, plus objectifs et juridiquement solides.
Actualisez et indexez la nomenclature afin qu’ellecorresponde à la réalité actuelle des soins.
Veillez à ce que les contrôles soient transparents, proportionnés et prévisibles.

3. Valoriser et protéger les prestataires de soins

Reconnaissez la charge de travail élevée et les tâchesadministratives auxquelles les infirmier·ère·s à domicilesont confronté·e·s chaque jour.
Prévoyez une rémunération équitable, en adéquation avecles prestations fournies et l’augmentation des coûts.
Protégez les prestataires contre les suspicions injustifiéeset offrez-leur un soutien suffisant lors des contrôles.

4. Se concentrer sur l’amélioration du système

Orientez les mesures politiques vers l’amélioration des systèmes et des procédures, plutôt que vers la limitationdu travail de celles et ceux qui font fonctionner lesystème de soins.
Impliquez le secteur dans le développement de nouvellesmesures, afin qu’elles soient acceptées et efficaces.

5. Maintenir la confiance et la liberté de choix du patient

Garantissez le droit des patients à choisir librement leur prestataire de soins.
Encouragez la collaboration entre infirmier·ère·s à domicile, médecins généralistes et pharmaciens pour unecontinuité optimale des soins.

6. Investir dans une politique interne d’amélioration de la qualité

En plus des contrôles externes existants, qui sont actuellementfortement axés sur l’aspect financier, nous plaidons pour la mise en place d’une politique interne d’amélioration de la qualité au sein des organisations de soins. En investissantstructurellement dans le suivi de la qualité, l’intervision et la formation continue, les prestataires peuvent apprendreensemble des expériences et des incidents. Cela favorise non seulement le développement professionnel, mais augmenteaussi la sécurité et la satisfaction des patients. Une politiqueinterne d’amélioration, portée par l’équipe et soutenue par des processus transparents, permet de déplacer l’attention de la seule responsabilité financière vers une véritable améliorationde la qualité des soins.

7. Garantir le maintien des petits groupes de soins et l’harmonisation régionale

Lors de l’élaboration d’une politique interne d’amélioration de la qualité, il est essentiel de préserver l’existence des petitesorganisations de soins indépendantes. Ces groupes offrentsouvent des soins personnalisés, proches du patient, et contribuent à une approche individuelle et à la continuité des soins. La politique doit éviter que ces groupes ne soientabsorbés par de grandes structures lourdes, ce qui ferait perdrela flexibilité et le contact personnel. Il est également important que la politique d’amélioration soit harmonisée entre les différentes régions — Wallonne, Bruxelloise et Flamande — afin d’assurer une approche cohérente et équitable, conforme aux besoins locaux et à la réglementation. Ainsi, la qualité des soins infirmiers à domicile reste garantie partout, dans lerespect des spécificités de chaque région et organisation.

Nous espérons que ces recommandations contribueront à unepolitique qui reconnaît l’engagement et l’importance des infirmier·ère·s à domicile, et qui renforce la confiance dans le secteur. 


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